« L’univers est une sphère dont le centre est partout et la circonférence nulle part. » Cardinal Nicolas de Cuse

Hélioscope d’Herchell Baader Planetarium

L’hélioscope d’Herschel et sans conteste le meilleur accessoire pour résoudre les fins détails  visibles sur la Photosphère. Les images sont d’une finesse remarquable si l’objectif de l’instrument est de bonne qualité. L’observation des « grains de riz » sur la surface du Soleil se réalise au  quotidien avec une lunette apochromatique de 80 mm de diamètre !
La dernière version  commercialisée en Juin  2010 sera la troisième génération de la fabrication d’Hélioscope  du fabricant Baader.
Utilisateur assidu des versions précédentes uniquement sur des réfracteurs, cet accessoire m’a toujours révélé des images hors du commun avec des détails insoupçonnés dans les structures des taches solaires.

Description :
Livré en mallette avec mousse de protection, l’hélioscope d’Herschel version Baader ressemble à un renvoi coudé coulant 50.8 mm, son poids n’excède pas 700 grammes avec les filtres standards.
Pour optimiser encore plus  la sécurité, cette dernière version comporte un nouveau diffuseur de chaleur scellé sur une tuile céramique. Cette dernière prend au piège et absorbe 95% de l’énergie solaire. A noter que cette diffusion ne provoque pas de  surchauffe dans l’environnement immédiat de l’hélioscope et ne génère aucune turbulence.  Voilà un aspect important pour une utilisation dans le cadre d’une animation ou pour réaliser des images très détaillées de la photosphère.
Il peut être surprenant de ne pas ajouter un filtre à l’avant de l’objectif du réfracteur, mais c’est là l’avantage de la conception de l’hélioscope : toute l’énergie est diffusée à l’arrière de cet accessoire et une très faible partie atteint l’œil de l’observateur. Il ne se produit aucun échauffement à l’intérieur du tube optique malgré le flux très intense qui traverse l’objectif du réfracteur. La lumière et la chaleur sont éliminées en grande partie dans le « piège à lumière » intégré dans l’hélioscope.
D’autres améliorations ont été réalisées sur ce dernier modèle :
L’intégration d’un écran pour faciliter la visée de notre astre du jour . Ce dispositif agit comme un véritable « chercheur solaire » et permet de viser le Soleil en quelques secondes sans être ébloui et donc sans rétractation de la pupille quelques secondes avant de mettre l’œil à l’oculaire.
Un porte oculaire « ClickLock » assure également un centrage optique rigoureux avec un serrage efficace des oculaires ou de l’imageur.
Deux versions sont commercialisées : version visuelle livrée avec un filtre  neutre de densité 3 ND3 et un filtre Continuum. La  version photo comprend en plus 3 filtres de densité 0.6, 0.9 et 1.8 pour moduler le flux de sortie.
Pour des raisons de sécurité, les filtres ND3 et Continuum sont livrés assemblés à l’intérieur de l’Hélioscope. Ne soyez pas étonnés si vous trouvez des boites vides dans le coffret !

Utilisation visuelle :
Un petit rappel : l’hélioscope d’Herschel Baader n’est compatible qu’avec des réfracteurs possédant un coulant standard 50.8 mm. Dans la plupart des cas, la conception des réfracteurs récents offre un « back focus » suffisant pour assurer la focalisation.
Ne jamais utiliser l’hélioscope d’Herschel sur un télescope réflecteur.
Les premiers assemblages demandent cependant un peu de vigilance et de la méthode .
Avant de pointer le soleil, il faut commencer par assembler l’hélioscope (avec ses filtres intégrés) à l’arrière  de la lunette astronomique. Après avoir vérifié l’équilibrage de la monture, il faut diriger le tube vers le Soleil et centrer le disque solaire sur l’écran de contrôle de l’hélioscope. Ajouter ensuite l’oculaire de votre choix pour grossir l’image formée au foyer de l’instrument. La qualité des images varie en fonction du site, de la saison, de l’heure d’observation et bien sûr de la qualité de l’instrument utilisé. Généralement, les meilleures images sont obtenues  en milieu de matinée en été ou après un orage.

Le filtre Continuum d’une bande passante de 8 nm centrée sur 540 nm, intégré sur le trajet lumineux dans le corps de l’hélioscope peut paraître assez curieux.
Certes, le  Soleil apparaît d’une couleur verte,  inhabituelle pour cet astre avec un contraste des images renforcé et surtout une agitation extrêmement faible ! Il suffit de faire des essais comparatifs avec et sans filtre Continuum sur le limbe du Soleil avec un grossissement de 150x pour visualiser son efficacité. L’image reste stable et pratiquement immobile avec ce filtre qui « gèle » la turbulence sur une bande passante de 8 nm !

Pour les observateurs qui souhaitent « doser  à volonté » en un tour de main le flux lumineux, je vous conseille d’ajouter un filtre polarisant à l’avant de votre oculaire. Ainsi, en tournant de quelques degrés l’oculaire sur lui-même, vous obtiendrez une image plus claire ou plus sombre suivant votre désir, celui d’autres observateurs, ou encore suivant la hauteur du Soleil.

Utilisation en imagerie :
Il faut conserver la configuration de base c’est-à-dire celle qui est décrite précédemment pour réaliser des images au foyer de l’instrument avec un réflex APN ou une caméra vidéo. Bien entendu pour résoudre les fins détails autour des zones tempérées des taches solaires ou simplement pour mettre en évidence les « grains de riz » visibles sur la photosphère, il faudra augmenter la longueur focale de base du réfracteur. Une barlow  2x ou 3x de très bonne qualité ou mieux encore, le Flat Field Converter Baader (FFC) conviennent pour obtenir une longueur focale résultante importante et cadrer la zone du Soleil perturbée. Dans ce cas, le flux lumineux émergeant devient beaucoup plus faible avec  des temps d’exposition plus longs. Pour augmenter la cadence des images afin d’atteindre le taux maximum de la caméra vidéo utilisée, il est souvent nécessaire de remplacer le filtre de densité 3.0 par le filtre de densité 1.8. ATTENTION : cette configuration est interdite pour des observations visuellesCette configuration  « spécial imagerie » permet de réaliser un grand nombre d’images en un minimum de temps. La photosphère du Soleil est très changeante, les grains de riz se déplacent très rapidement entre eux et il n’est guère envisageable de dépasser 30 secondes de temps d’acquisition si l’on souhaite optimiser les images. Pour constituer un grand nombre d’image, il sera donc nécessaire de choisir une caméra avec une cadence  « rapide » de l’ordre de 60 images/seconde ou plus. Ainsi, avec un temps d’acquisition de 30 secondes, le fichier brut pourra contenir près de 2000 images.  Suivant les conditions de turbulence locale, votre logiciel préféré sélectionnera les meilleurs de ces images brutes, les registrera et les empilera pour augmenter la résolution des détails. Un travail de fourmi qui peut-être automatisé si vous le souhaitez.
Enfin si vous travaillez avec une caméra monochrome, avec un logiciel photo,  il suffira de travailler sur les niveaux RVB pour retrouver les couleurs naturelles de notre Soleil.

Pour les passionnés de l’observation solaire, l’hélioscope d’Herschel Baader est vraiment l’accessoire idéal pour le suivi visuel des taches solaires, le dessin et l’imagerie détaillée des structures changeantes sur la photosphère. Prix environ 540 €uros pour le version visuelle photo.

Bonnes observations

Patrick Pelletier